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Trudeau et Legault, même combat : comment atteindre le plus haut niveau d’absurdité politique !

Dernière mise à jour : 7 févr. 2024

Au delà des guerres de chiffres qui n’en finissent plus de se confronter sur la

problématique du logement, un fait demeure : ou bien nos politiciens n’ont aucune compétence

en mathématiques ou - ce qui peut sembler inconcevable - ces derniers comprennent parfaitement les conséquences de cette pénurie annoncée depuis des lunes, avec en prime, un nombre important de nouveaux immigrants qui débarquent au Québec chaque année.



Dans ce cas-ci, l’absurdité teint au fait que le fédéral conserve son seuil de 500 000 nouveaux immigrants par année, cible qui sera maintenue au cours des années suivantes alors qu'Ottawa avait été prévenu formellement des impacts de cette immigration massive. C’est comme si l’on pouvait ajouter ad nauseam du liquide dans un verre déjà trop plein sans disposer de récipients supplémentaires pour en éponger les débordements.


À l'échelle du Québec, La Presse rapportait qu'en 2022, Le Québec fracassait un record avec 150,000 nouveaux immigrants permanents et résidents non permanents et en 2023, l'on franchit le cap des 500 000 immigrants temporaires. Où pourront-ils se loger ?


Le Québec affiche déjà des pénuries de logements partout sur le territoire et la SCHL évalue qu’il en manque environ 100,000 qu'il faudrait construire d'urgence et à la fin de décembre, l’APCHQ affirme qu'en habitation: les gouvernements n’ont ni plan ni cible !


C’est à cette aberration que nous assistons présentement : nous devons accueillir des milliers de personnes désireuses de vivre ici sans que nous soyons en mesure de les loger adéquatement. Il ne s'agit pas d'une lubie, mais de faits avérés avec une distinction importante : les immigrants ne sont pas responsables de cette crise qui percole depuis une trentaine d'années au Québec, mais ils en sont trop souvent, les première victimes.


Entre la politique fiction et la réalité du terrain.


Hormis les fantasmes des amis de Trudeau qui préconisent un Canada à 100 millions pour l'an 2100, le principal responsable de cette inadéquation entre l'offre et la demande qui s'est dégradée au cours des dernières années, c’est le «boss» de l’État québécois, François Legault, qui esquive cette problématique depuis son arrivée au pouvoir en 2018. Ce dernier reconnait maintenant - on ne sait par quel éclair de génie ou illumination divine - qu’il y aurait une crise et qu'il faut passer à l'action.


Malheureusement, il est trop tard pour agir efficacement et construire de nouvelles unités puisque la CAQ a saboté le programme de financement AccèsLogis pour le remplacer par le Programme d'habitation abordable Québec (PHAQ), malheureusement dysfonctionnel et inéficace. Il n'a permis que de lancer qu'un seul projet sur 41 en 2022. Les 5 dernières années d’inertie de son gouvernement font en sorte que cette crise ne se résorbera jamais. Selon Jean Sasseville, du journal Les affaires, combler l’écart entre l’offre et la demande planifiée par la SHCL pour atteindre l’abordabilité, est carrément impossible ! Voici pourquoi…


Les prémisses de ce bordel annoncé


Selon la Société canadienne d'habitation et de logement (SHCL) « pour suffire à la demande, le Québec devrait construire 1,2 million de logements de tous types − maisons unifamiliales ou jumelées, logements dans une copropriété, appartements locatifs standard ou social − d’ici 2030.»



«L’économiste en chef adjoint de la SCHL, Aled ab Iorwerth, explique que ces données sont basées sur une série d’hypothèses (démographie et flux migratoires, taux d’intérêt, croissance du revenu, activité économique).» (*1 Le Devoir)


Ces évaluations s’avèrent être très rigoureuses et malgré l’énormité des chiffres avancés, il s’agit de prévisions établies par des spécialistes crédibles. En ce qui concerne les prévisions pour le logement, toujours selon la (SHCL), «la province de Québec aurait besoin de 860,000 nouveaux logements d'ici 2030.» (*1 Le Devoir)


Or, pour atteindre cet objectif, il faudrait en construire 122,000 par année, en moyenne.


Vous avez bien lu le chiffre de «122,000»


Quant à la dernière mise à jour du budget québécois, la CAQ prévoit la construction de 8,000 logements sociaux et abordables sur 5 ans, donc plus ou moins 1,600 mises en chantier par année.


Vous avez bien lu le chiffre de «1,600»


Quiconque aura compris que cette équation n'a aucun sens pour ne pas dire totalement «absurde», puisque, entre le chiffre de 122,000 à construire par année duquel on en soustrait 1,600, il y a un écart astronomique de 120,400 logements /an, qu’il faudrait construire, mais qui ne le seront jamais. Une aberration totale !


Ha, j’oubliais. À cette démonstration mathématique, s’ajoute - toujours selon la SHCL - les quelques 100,000 habitations de tous genres (condos, etc) comprenant les résidences unifamiliales à construire par année. (1,2 million sur 7 ans en incluant les 860,000 logements)


Une question doit inévitablement se poser avant de devenir complètement cinglé : Est-ce que le spécialiste de la SCHL, M. Aled ab Iorwerth souffrirait d’une maladie mentale qui le pousserait à exagérer à outrance les besoins de logements ou c’est la ministre Duranceau qui n’aurait jamais lu le rapport rendu public l'an dernier ?



S’il va de soi qu’il s’agit de mathématiques plus complexes que pour réaliser de simples «Flips de condo», l’écart entre ce qu’elle propose pour solutionner cette crise (8,000 logements sur 5 ans) et la réalité du marché (860,000), s’apparente à un gouffre sans fin.


Et les fameux besoins de main-d’oeuvre ?


Toujours selon la SCHL, «le nombre de mises en chantier dans la province de Québec en 2022 s'établissait à 57,107 habitations, soit une baisse de 16 % par rapport à 2021.» Malgré le fait que les grands chantiers à venir ne sont pas encore commencés, le Québec ne réussit même pas à atteindre ce strict minimum de 100,000 habitations par année !


Pire encore : entre 2019 et 2028, les économistes et les démographes anticipent à peu près 1,4 million de postes vacants », analyse froidement Jean Boulet.



Une autre question doit se poser impérativement : comment se fait-il qu'un gouvernement composé de comptables agréés et de gens d’affaires issus du privé, n'est pas en mesure de comprendre l'absurdité de leurs propositions pour régler un défi de cet ampleur ?


Si l'on additionne les travaux projetés pour les développements futurs d'Hydro-Québec et les Northvolt «de ce monde» qui vont nécessiter des milliers de travailleurs de la construction, comment peut-on imaginer qu’il y aura une main-d’oeuvre suffisante pour construire les milliers de logements prévus au cours de 7 prochaines années ?


La réponse de la CAQ se révèle être d’une stupidité abyssale : former 5,000 apprentis titulaires de «DEP à rabais» par année alors que pour répondre aux seuls besoins d’Hydro-Québec, les spécialistes estiment que les besoins en matière de main-d'œuvre nécessiteront l'apport de 35 000 travailleurs de la construction par année.


Il faudra possiblement doubler, voire quintupler le nombre d’aspirants à ces «DEP à rabais» puisque selon TVA, il en manque déjà 12,000 pour répondre aux besoins actuels de l’industrie.


C’est ce que confirme les dernières données de Statistiques Canada pour 2023 «Il manque plus de 12,000 employés sur les 360,000 dans l’industrie, selon les dernières données note le porte-parole de l’Association de la construction du Québec, Guillaume Houle».


Constats d’usage pour une crise qui ne se résorbera pas !


Conscient du fait que cette présentation de chiffres se révèle être un casse-tête insoluble, un fait demeure : l’objectif de la SCHL de construire 860,000 logements pour 2030 ne réalisera pas, donc le «concept d’abordabilité» ne sera jamais atteint et le coût des loyers va continuer d’augmenter au même rythme que l’insuffisance de l’offre.


Alors qu'il ne se construira que très peu de logements au cours des prochaines années, le flux migratoire ne ralentira pas. Selon La Presse, la fermeture du chemin Roxham n’a rien réglé puisque maintenant, ça se passe à la même cadence que l’an dernier mais par l’aéroport avec la bénédiction du gouvernement fédéral.


Malheureusement, cette immigration massive contribue à l'augmentation des loyers et de sa rareté, comme en témoigne l'analyste Gérard Fillion et ce seront les immigrants eux-mêmes qui seront les principales victimes de cette aberration, pour ne pas dire fumisterie.


À titre d'exemple, sur le site immigrer.com il est possible de comparer les coûts des loyers dans la Métropole, mais nulle part, il est mentionné qu'il en a très peu à louer à des coûts raisonnables et qu'il y a une crise qui perdure depuis plusieurs années.


Or ces gens qui désirent vivre au Québec, pour la plupart de bonne foi, amorcent des démarches dispendieuses sans savoir qu'ils vont se retrouver à MTL, dans des situations déplorables où la voracité des propriétaires peut faire en sorte qu'ils vont se ruiner pour se payer des loyers dégueulasses, sinon insalubres.




Personne n'y gagne dans cette politique irréfléchie, voire dévastatrice. Le Québec se dirige vers une crise sociale sans précédent et avant que les promesses de Legault et de Trudeau visant à construire quelques unités de logements sociaux ne se réalisent, il y a fort à parier que plusieurs de ces immigrants devront possiblement retourner chez-eux, faute de pouvoir se mettre un toit sur la tête...


À ne point douter, «L’absurdité politique» a encore beaucoup d’avenir au Canada ;-)



---30----



NB : L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques a publié un texte intéressant qui n'arrive pas aux mêmes conclusions que celles évoquées dans ma publication. Ce qui pourrait laisser présager que les immigrants sont responsables de cette crise alors que j'insiste sur le fait qu'ils en sont les premières victimes. Ce sont nos gouvernements qui manquent de vision et de rigueur.





Fin d'année 2023.

Pour ajouter une petite justification sur le choix de mon titre où Trudeau et Legault ont pris des décisions frôlant l'absurdité, ce derniers jouissent maintenant de scores peu enviables.


Longtemps au sommet, François Legault dégringole au classement des politiciens chouchous des Québécois. Suscitant de plus en plus d’opinions défavorables, le premier ministre s’est même frayé une place dans le palmarès des mal-aimés avec un score d"appréciation de - 18 et Justin Trudeau voit sa cote d’amour s’étioler avec un score de - 22.



Ottawa avait été prévenu des impacts de l'immigration



Il manque toujours plus de 10 000 travailleurs dans l'industrie de la construction au Québec



La crise du logement complique l'accueil des nouveaux arrivants



Crise du logement : nous sommes pris dans une tempête parfaite







Le mythe de Sisyphe, tel que présenté par Albert Camus, explore le concept de l'absurdité de la vie. Il met en lumière la lutte incessante et futile de Sisyphe pour pousser un rocher jusqu'au sommet d'une montagne, seulement pour le voir redescendre, symbolisant ainsi la condition humaine confrontée à des tâches sans fin et dénuées de sens.


Quant à la crise de l'habitation qui sévit actuellement, le rocher qui l'incarne s'alourdit par le poids démographique et la demande croissante de logements. Ce qui risque d'écraser le colosse qui n'arrive même plus à soulever son rocher, faute d'une offre insuffisante. Dans un tel contexte, l'aberration supplante le concept d'absurdité.


Cette problématique du logement, surtout celle du logement social, n'intéresse que très peu les politiciens affairistes ou de «centre-droite» tels que la CAQ, qui voient ces investissements comme des dépenses incompatibles aux visées de leur électorat, préférant les baisses d'impôt, les habitations et condos de luxe.





 
 
 

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