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À la recherche du sens !

Pour vivre en société, Homo sapiens devait avoir confiance envers ses semblables, anticiper les stratagèmes de survie et développer une forme d'empathie

pour se conforter dans sa communauté.


Ce long processus d’évolution aurait forgé le cerveau des humains et lui aurait

donné un sens. Un spécialiste des neurosciences, Sébastien Bohler,

nous convie à la découverte des mécanismes intimes de

notre cortex cérébral.


Quel sens ?


Avant la période pandémique qui aura duré plus de 2 ans, je ne m’étais pas vraiment questionné sur le sens de la vie, puisque ma vie avait un sens. Je savais d’où je venais, qui j’étais, ce qui m’animait socialement et ce que je devais faire pour évoluer vers une forme de sérénité créative en retournant vivre à Montréal.


Puisque j’avais conservé mes capacités techniques pour la production vidéo et réussi - grâce à la bienveillance de mes nouveaux proprios - à me dénicher un appart sympathique dans un quartier qui l’est tout autant, le retour à la vie montréalaise s’annonçait super emballant. Sauf que…


Le virus qui chamboule tout


Le début de réflexion sur le sens de la (ou de ma) vie s’est présenté lors du premier confinement. Enfermé dans mon 3 1/2 pour les mois à venir et n’étant pas un adepte des séries télé en ligne, j’ai préféré lire des ouvrages portant sur l’histoire, quelques œuvres de fiction (1984, Le meilleur des mondes) l’économie, l’environnement ainsi que sur la désinformation. Puis, en janvier 2021, comme le retour du vampire dans un film d’horreur, se présente Omicron avec un couvre-feu en prime, merde !


On repartait donc pour un autre tour confiné et en cherchant de la lecture pour passer le temps, je retrouve dans une des mes boîtes de déménagement, le bestseller Le monde de Sophie de Jostein Gaarder. Sur la quatrième de couverture (endos) de l’ouvrage, on pouvait y lire une phrase-clé : Qui est-tu ?, suivi d’une autre question «Qu’est-ce que la philosophie ?»


Dévorées en quelques semaines, les quelques 600 pages racontant les fabuleuses péripéties vécues par l’héroïne du roman, m’ont poussé à m’intéresser de nouveau à la philosophie, sur le sens de la vie, la conscience, la mort.


Malgré le confinement, il était possible d’acquérir des livres en version électronique et progressivement, je pouvais visiter mon libraire de quartier pour me procurer des ouvrages de philo ainsi que les découvertes sur le cerveau. Je me suis donc remis à la lecture soutenue comme à l’époque où j’effectuais mes recherches à l’UdeM. J’étais redevenu un étudiant à temps plein et « grand-bien me fit » ;-)


Le Bug humain


Parmi les ouvrages consultés pendant cette période, il est un, Le Bug humain de Sébastien Bohler, qui s’est révélé pertinent dans ce contexte de réflexion sur l’histoire de la pensée humaine. En sous-titre de couverture, «Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher». Pas le choix, en tant qu’écolo anxieux, il fallait lire cet essai au PC.


Selon l'auteur, «les processus de destruction de l'environnement par l’homme pourraient s’expliquer par des mécanismes cérébraux désuets : le «striatum» et les circuits neuronaux de récompense. Par le biais de la dopamine, ils inciteraient l'humain à assouvir continuellement et exponentiellement ses besoins fondamentaux : manger, se reproduire, asseoir du pouvoir, acquérir de l'information, et fournir le moindre effort.» En d’autres termes, les humains - parce que dépendants de cette dopamine - seraient incapables de stopper le processus qui va les mener à leur perte.



Ayant été encensé par l’écologiste Nicolas Hulot et autres tenants de la décroissance, l’auteur espère que cette compréhension du fonctionnement de nos mécanismes cérébraux, devrait amener les humains à s’affranchir des mécanismes d’addiction. Finalement, pour reprendre le contrôle de la situation, il faudrait nourrir les cerveaux de connaissances basées sur la science. Ce qui aurait pour effet d’élever notre niveau de conscience pour apprendre la modération et - idéalement - la culture du partage.


Au Québec, on n'était pas en reste avec cette idée de partage. Serge Mongeau, publiait - il y a une quarantaine d’années - un essai intitulé La simplicité volontaire qui se voulait un nouvel art de vivre privilégiant l’être sur l’avoir. « Moins de biens, plus de liens » semblait également être le mot d’ordre des lecteurs du bulletin Simpli-Cité, dirigé par Diane Gariépy, qui signait également des textes. Cette dernière s’est intéressée aux mouvements de décroissance conviviale et aux initiatives de Transition.


Où peut-on trouver le sens...dans un monde devenu fou ?


Voici donc le second ouvrage de Sébastien Bohler que j’ai grandement apprécié. Alors que le «striatum», (mécanisme cérébral archaïque et quasi incontrôlable qui nous pousse vers la destruction de la planète), un autre centre nerveux, appelé «cortex cingulaire», aurait pour effet de provoquer une recherche du sens à nos existences.


L’auteur stipule que, pour un nombre de nos contemporains, le monde dans lequel nous vivons n’a plus de sens, ce qui se traduit par des phénomènes tels que des dépressions, multiplication des théories complotistes, perte des valeurs communes et montée en force de d’individualisme. Le cortex cingulaire pourrait se comparer à une machine détectrice d’erreurs et de gestion des conflits qui nous permettrait de construire notre représentation du monde, mais aussi d’évaluer l’adéquation de nos actes avec nos valeurs, pour finalement créer des relations fructueuses avec les autres.


Docteur en neurosciences​, Bohler s’intéresse également au multiples défis environnementaux, je le cite : «Notre monde est au bord de l'asphyxie. Les espèces vivantes s'éteignent, les calottes glaciaires se liquéfient, les eaux montent, la température grimpe. Demain, nous serons exposés à des pénuries, à des migrations climatiques, et devrons lutter contre de nouvelles pandémies. Sommes-nous à ce point impuissants et résignés à périr ? «Certainement pas ! »


NOTE : L’ouvrage a été publié en août 2021, donc avant que la pandémie ne s’éternise et que Poutine attaque l’Ukraine. Le «demain» dont il a fait mention dans son essai, est désormais la réalité d'aujourd'hui, au cours de l'été 2023.


Une morale environnementale


Dans les faits, ce qui souhaite Bolher, constitue l’essentiel de l’argumentaire et des valeurs que cherchent à promouvoir les écolos depuis des années. Ce qui nous échappait, c’était la compréhension des mécanismes du fonctionnement de notre cerveau pour en arriver à concevoir des stratégies qui fonctionnent. C’est en raison de cela qu’en observant les interactions entre les divers éléments du cortex cérébral, qu’il en arrive à proposer une forme de « morale » qui serait conforme aux bonnes mœurs de l’écologie mondiale.


Et pour y arriver, il propose de ramener le concept du « sacré », le développement d’une nouvelle transcendance en y intégrant les valeurs ancestrales liées à la conscience telles que « le bien et le mal » qui ont - d’une certaine façon - façonné nos civilisations. Elles mériteraient d’être actualisées dans un contexte exempt des dogmes religieux, mais pour légitimer ou non, les comportements humains via les règles établies par des consensus scientifiques.


Malheureusement, en 2023, il est possiblement trop tard pour amorcer cette tâche titanesque de réconciliation entre l'Homme et la nature dans une dynamique de course effrénée à la croissance, la sur-consommation et le retour des investissements massifs pour l'armement militaire. Alors que certaines parties du monde brûlent, d’autres sont inondées ou en voie d’être détruites par la volonté des dictatures. Les records météo et les catastrophes naturelles n'en finissent plus de se multiplier et les États n'ont ni le pouvoir, ni la volonté d'agir efficacement pour contrer ce cataclysme marqué par le non retour à la normalité climatique.


Le plaisir que j’ai éprouvé en lisant cet essai est davantage lié aux analyses fines que Bolher a réussi à établir entre les réactions du cerveau et les résultantes psychologiques devant mener à la création d’un sens nouveau à mon existence.


Comme la plupart de mes contemporains, je subis les affres liées à l’éco-anxiété et pour en limiter les effets, j'essaie d'appliquer l'une des observations de Bolher sur le cerveau. Pour éviter de créer des messages d'erreur de mon cortex cingulaire, je fais en sorte que mes agissements ne détonnent pas avec mes convictions personnelles. Donc, en plus de m’impliquer pour des causes qui me tiennent à coeur, j’assure mes déplacements en vélo ou transport collectif sans oublier d'accomplir les petits gestes liés à la sobriété environnementale.


Mon emprunte écologique de 2019, évaluée à environ 6 tonnes par année a été réduite - en vendant mon auto et ne voyageant pas depuis 3 ans - à en environ 2 tonnes cette année, ce qui correspond aux objectifs individuels souhaités par le GIEC et autres organismes spécialisés dans le domaine. La moyenne québécoise se situe entre 8,5 et 15 tonnes par année, selon les méthodes d'évaluation.



L’absurdité Caquiste

La crise climatique qui sévit actuellement ne peut être attribuable à un pays en particulier ou à gouvernement, il s’agit d’un problème planétaire. En revanche, une autre crise, celle du logement social qui sévit au Québec depuis des années était évitable et le gouvernement Legault, en poste depuis 5 ans et n’a rien fait pour la résorber. La totalité des solutions proposées par les spécialistes de la question ont été rejetées massivement, certains avancent même l'idée qui l’aurait encouragée pour privilégier la profitabilité du secteur privé. En réduisant l’offre, on provoque l’augmentation de la demande, s’en suit une pénurie de logements et le coût des loyers explose.


Au Québec, cette hausse a été en moyenne de 13,7 % sur l'ensemble du territoire et pouvait atteindre, dans certaines régions, jusqu'à 40 % alors que la hausse permise était de 2,3 % et de 4,5% avec des travaux majeurs. Les petits salariés en arrachent, d'autres se font évincer illégalement et une nouvelle classe de citoyens n'arrivent plus à sa loger convenablement. Bravo Legault !


Dans une petite nation comme le Québec, comment peut-on imaginer accueillir les 150,000 immigrants arrivés l’an dernier lorsque l’on même pas capables de loger adéquatement les gens qui vivent ici ? Pire encore : à cette arrivée massive, on y ajoute l'immigration temporaire (environ 300,000) et malgré la fermeture du chemin Roxam, de nouveaux records sont à prévoir ! Le comble de la bêtise Caquiste, consiste à ralentir la construction de nouveaux logements sociaux en éliminant le seul programme de financement qui fonctionnait bien (Accès-Logis) pour le remplacer par une nullité conçue pour satisfaire l'appétit des promoteurs immobiliers : Le PHAQ.

Pour reprendre l’idée de Camus, l’une des façons de combattre l’absurdité, c’est adopter une attitude de révolte consciente et « révolté », je le suis ! Je retrouve donc, petit à petit, un nouveau sens à ma vie qui s’harmonise avec les objectifs du GIEC, avec les gens de ma communauté qui prônent les vertus de la transition écologique et je suis membre actif d’un organisme qui défend les droits des mal logés, victimes de la crise actuelle.




Quand il n'y a pas d'espoir, il faut l'inventer ! (Camus)


Finalement, je me rend compte qu’en possédant moins de biens, je dispose d'un peu plus de temps pour réaliser des activités intellos mises en retrait pendant ma vie professionnelle et ma conviction (quasi utopique) tient au fait qu'un éventuel retour à des valeurs collectives, s'avère être indispensable pour assurer un «futur» viable aux générations qui nous succèderont.


Bohler a déjà observé que lorsque l'on chemine dans une dynamique de partage, le «striatum» libère de la dopamine. Alors, pourquoi s'en priver ;-)


René B.


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Revue de presse et liens à consulter

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Sébastien Bohler a été invité à l'émission La nature selon Boucar pour discuter de son essai Le bug humain et il a expliqué pourquoi la dopamine serait devenue notre ennemie ?




Pour se procurer l'essai Où est le sens ?



S’il n’est pas disponible en version papier, une version Kindle est dispo sur Amazone :



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Blogue promotionnel avec de courtes entrevues enregistrés avec Sébastien Bohler. Très intéressant, ça vaut la peine de le consulter ;-)


Comment retrouver un sens à sa vie ? Les trois conseils précieux d’un docteur en neuroscience




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Nous, de la simplicité volontaire, Diane Gariépy



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Critique de l'essai Où est le sens par un spécialiste des neurosciences


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Fatigué par la routine? Stimulez votre cortex cingulaire postérieur!


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Les origines de la conscience et de la pensée


(Rencontre télévisuelle avec le neuroscientifique Sébastien Bohler, le biophysicien Stéphane Douady, le philosophe Pierre-Louis Desprez et le mathématicien Stéphane Dugowson.



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Plusieurs centaines de milliers de manifestants à Montréal pour le climat



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Donner du sens à sa vie



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Serge_Mongeau



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Le striatum, où quand notre meilleur ami devient notre meilleur ennemi (une analyse critique)



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Le petite histoire du regroupement Alma en transition (Vidéo en ligne de 52 minutes)



La publication qui commente la démarche de production de la vidéo : https://rbouchard2014.wixsite.com/12e-ave-montreal/post/les-villes-en-transition-l-exemple-almatois



Vidéo basse résolution BR.mov (Pour téléphones et tablettes. Téléchargement du fichier 967.9Mo)




Vidéo moyenne résolution MR.mp4 ( Pour ordinateurs. Téléchargement du fichier 1,96 Mo)




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Empreinte carbone des Québécois


L’empreinte carbone des ménages au Québec pour l’année 2018, équivaut à 8,4 tonnes par habitant.




La vraie empreinte carbone des Québécois : entre 10 et 15 tonnes



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