Une bonne idée techno, oubliée dans un classeur, pourrait-elle s’imposer comme une solution en 2020

Alors que la COVID tend à se résorber et que les activités liées au déconfinement s’accélèrent, les médias annoncent qu’il est possible que la plupart des établissements d’enseignement devront offrir leurs prestations de cours à distance.

On n’y déplore également que certains élèves n’ont pas accès à l’équipement informatisé requis pour suivre les cours et que toutes évidences, il sera impossible de remplacer l’ensemble des cours magistraux présentés en classe par des modules pédagogiques médiatisés pour l’enseignement à distance.

Or, je me suis souvenu du projet de recherche portant sur la Formation à distance et la régulation extemporanée, que j’avais présenté pour ma demande d’admission au doctorat à l’Université de Montréal, en 1992.

Ce sera donc à titre de simple citoyen que je proposerai des suggestions pour la mise en oeuvre de ce système de « télé en direct régulé par un dispositif informatisé».

S’il est évident qu’il s’agit d’un concept technologiquement dépassé et que depuis ce temps, il y a eu l’implantation d’Internet partout sur la planète et les applications tel que «Classroom» prolifèrent, il n’en demeure pas moins que cette idée (qui n’a jamais été développée, j’ai dû abandonner) gagnerait à être remise à jour et remaniée par des spécialistes de réseaux, programmeurs et technologues de l’éducation.

Ce jumelage télématique pourrait - au conditionnel bien sûr - s’imposer comme une solution à explorer pour contrer l’urgence de la situation actuelle.

Afin de savoir de quoi il s’agit exactement et comprendre le fonctionnement de ce système liant «l'enseignement à la télé en direct» régulé par un «dispositif informatisé», le texte de la demande d'admission devrait convenir. J’ai éliminé de la version originale les formulations d’usage, les spécifications méthodologiques et ré-écrit certains passages pour décrire adéquatement les objectifs de la recherche.

DESCRIPTION SOMMAIRE DU PROJET DE DOCTORAT

En premier lieu, stipulons que tout a commencé avec la lecture des travaux de Antoine Horvath, chercheur qui a remis sa thèse de doctorat en 1991. L'objectif de son intervention visait à permettre à un enseignant de bien jauger le niveau de compréhension des élèves. Pour se faire, il imagina un dispositif informatisé composé d'un ordinateur central et de minis terminaux installés en permanence sur le pupitre des élèves.

Lorsqu’il le juge utile, l'enseignant pose les questions d'usage et l'ensemble du groupe est tenu d’y répondre par l'entremise de leurs claviers individuels. Les résultats sont acheminés directement à l'unité de traitement ou ordinateur central. Le système comporte également un écran cathodique sur lequel l'enseignant peut visualiser les opérations ainsi que le bilan des analyses.

Monsieur Horvath ne s'en est pas tenu à l'aspect technologique ; il a appuyé son intervention par l’entremise d’un cadre théorique développé par l'Unesco : la régulation extemporanée. Afin de ne point s’y perdre, notons que les informations traitées par l’ordinateur permettent à l'enseignant de mieux percevoir les incompréhensions de son auditoire et, à partir de ce diagnostic, il ajuste ou régularise le débit de son exposé.

La recherche proposée s’inspire en partie de ce concept mais portera sur les distinctions entre les rôles de l’enseignement magistral supporté par ce système dans une classe traditionnelle et celles de la télé en direct dans un studio de télévision. Il va de soi que l’enseignant devra être appuyé par un assistant dont rôle sera d’interpréter les résultats de la régulation et d’enrichir le contenu des émissions par des ajouts pédagogiques.

Le mini terminal sera remplacé par le clavier «touchtone» d'un combiné domestique conventionnel (2020 clavier d'ordinateur) et les informations émises par les étudiants seront transmises par le réseau téléphonique. (2020, Internet)

Finalement, notons qu’il s'agit d'une forme de cours magistral diffusé en direct à la télévision et les rétroactions informatisées permettront de régulariser le déroulement des émissions.

En plus d'apporter aux sciences cognitives une nouvelle approche de l'acte pédagogique, l’occasion serait idéale pour repenser l’encadrement et le soutien psychologique des apprenants éloignés du lieu d’enseignement.

SUJETS SPÉCIFIQUES A DÉVELOPPER DANS LA CADRE DE CE DOCTORAT

1 - Comment intégrer le principe de régulation dans la conception d'un design pédagogique ;

2 - Imaginer une formule de reconnaissance des acquis instantanée ;

3 - Concevoir un carnet de route analytique de l’apprenant ;

4 - Préciser le rôle et les fonctions de l'enseignant et de l'assistant pédagogique ;

5 - Élaborer une stratégie pédagogique inspirée de la notion de jeux.

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PROPOSITIONS POUR INSTAURER CE SYSTÈME DE FORMATION À DISTANCE

En premier lieu, stipulons que je suis conscient du fait que des centaines de spécialistes planchent à temps plein sur le développement de solutions innovantes partout sur le territoire québécois. Mes suggestions seront assurément considérées comme fantaisistes dans la mesure où je n’oeuvre pas dans aucune organisation spécialisée dans le domaine et que mes connaissances en technologie éducationnelle ne sont évidemment plus à jour.

Par contre, j'ai réussi à Joindre M. Horvath et ce denier serait enthousiaste pour une mise à jour de son logiciel, jumelé à l'époque à des terminaux individuels et un ordinateur. Il aurait même développé de nouvelles idées pour une évolution pédagogique de son système de régulation.

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DEVANT L’URGENCE DE LA SITUATION ACTUELLE, CE CONCEPT «TÉLÉ-ENSEIGNEMENT-DIRECT / RÉGULÉ PAR ORDINATEUR» (TEDRO) SERAIT-IL TOUJOURS APPROPRIÉ ?

Lorsque l’on réalise un survol de quatre environnements numériques utilisés au Québec pour la formation à distance, soit Google Classroom, Moodle, Teams et Via, plusieurs semblent couplés à des serveurs (Clouds) et offrent des possibilités de rétroactions pour vérifier les apprentissages, la compréhension des enseignements ainsi que la gestion de la classe mais aucun, n’a vraiment été conçu pour une rétroaction instantanée (insertion d’images, textes, séquences vidéo) comme un technicien-aiguilleur pourrait le faire pour dynamiser une émission de télé en direct.

Dans les faits, la grande distinction entre ces TIC en éducation et le concept TEDRO, se résume à ceci : alors que l’ensemble des infos pédagogiques, documents multimédias, formulaires et questionnaires doivent être intégrés préalablement dans ces systèmes informatisés et assujettis aux algorithmes planifiés pour les séquences d’enseignements, pour le concept TEDRO, cette opération peut s’effectuer juste avant la présentation d’un cours, ou presque.

Ainsi les « insertions multimédias / infos de régulation » sont réalisées en direct par l’assistant pédagogique qui assume également les tâches de mixage de contenus et de changements de caméras.

Quant aux rétroactions pédagogiques (régulation extemporanée) avec l’auditoire composé d’étudiants en salle ou à la maison, elles ressemblent aux questions posées par un enseignant qui anime un cours et les réponses des élèves, acheminées par les claviers (cellulaires / tablettes / ordinateurs) sont analysées par le logiciel. Les résultats traités lui parviennent visuellement soit par un moniteur à portée de vue ou sur l’interface d’un portable.

À suivre...

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REPORTAGE TRAITANT DE LA RÉGULATION EXTEMPORANÉE PAR ORDINATEUR,

PUBLIÉ DANS LA REVUE CITÉ ÉDUCATIVE, 1992