Intensions vertueuses et «Deus ex machina»
- Claude Garon
- 25 juin 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 oct. 2020
La COVID 19 a remis en lumière ce qu'on savait déjà : les conditions de vie
et de mort dans les établissements d'hébergement de personnes âgées
sont calamiteuses.
Sauf en dérision ou par cynisme, comment peut-on considérer la vieillesse
comme « l'âge d'or » ou le « bel âge » ? Quelle imposture !
Contrits, les gouvernements promettent d’y voir. Leur contrition serait-elle parfaite pour le moment, elle risque fort de ne pas résister au temps. Depuis des décennies, on sait en effet que les maisons de vieux constituent des mouroirs souvent abjects. On en est resté au constat, sans mesures concrètes pour régler des problèmes dits systémiques, qui ont culminé avec la pandémie.

Sauf scénario improbable, ça ne changera pas. L’empathie pour les vieux s’estompera dans l’opinion publique au même rythme que les gouvernements reviendront au vraies affaires et aux impératifs du deus ex machina de la planète entière : la croissance du PIB.Dans cet enjeu, les vieux s’inscrivent au passif, car ils coûtent cher et ne rapportent rien.

Quand le pire de la pandémie sera du passé, il se trouvera bien des partis politiques pour promettre à la classe moyenne, qui fait et défait les gouvernements, des règles fiscales accommodantes. Idem pour les rupins, dont un article de la foi néo-libérale dit que leur richesse percole jusqu’aux classes inférieures.
Pour respecter cette double contrainte de croissance du PIB et de frugalité de l’impôt, l’austérité budgétaire deviendra incontournable. Encore une fois, le sort des vieux, faute d’argent public, ne changera qu’à la marge, au mieux.
Je suis retraité, autonome, sans problème cognitif et, ma foi, je continue de vivre avec plaisir. Ma limite, comme pour bien d’autres personnes sans doute, c’est l’autonomie. Je sais depuis quelques années déjà que je ferai tout en mon pouvoir pour éviter de finir mes jours dans un de ces mouroirs.

Le moment venu, je souhaite avoir la possibilité de mourir dignement dans un cadre médical. Au besoin, toutefois, je me passerai de la permission de l’État, car entre mourir de façon plus ou moins digne ou finir mes jours dans une longue agonie indigne, ma préférence va nettement au premier terme de l’alternative.

Claude Garon
Montréal
Voici quelques liens, textes et publications qui résument la situation actuelle
ainsi que les inquiétudes pour le long terme.
Vision d'un nouveau modèle de CHCLD et projections de la CAQ
Inquiétudes déjà bien présentes
Problèmes liés à la pandémie / réalité actuelle
Quelques initiatives gouvernementales / une réflexion pertinente
L'inévitable conséquence des déficits : l'austérité budgétaire
Aide médicale à mourir
Comments